Un crime de lèse-majesté a été commis à l’endroit de la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga. En effet, comme le rapporte le journal Le Monde, daté du 11 août, une opposante déterminée à l’A 69, projet écocidaire s’il en est, Magali Farenc, s’est rendue coupable d’une « poignée de main longue et intense » échangée avec la dite présidente. Des faits qui remonteraient à la mi-septembre 2024, lors d’une réception à Toulouse, et qui ne lui en n’ont, pas moins, valu une convocation au commissariat, après le signalement fait par Carole Delga . Jugée « insuffisamment caractérisée », l’infraction a finalement été classée sans suite. Il n’empêche : une enquête préliminaire pour violences volontaires sans incapacité totale de travail sur une personne dépositaire de l’autorité publique a néanmoins été diligentée.
Guérir les écrouelles
La présidente de la Région Occitanie n’a, de cesse pourtant, de vanter haut et fort, et « avé l’assent », les valeurs démocratiques et républicaines. Interpeller les élus, les contredire et pourquoi pas même, les faire réfléchir (on peut toujours espérer) sur la validité de leurs décisions relève de l’action démocratique et républicaine des citoyens. Et ces derniers, qui se déclarent opposants à la politique menée ont-ils, et surtout auront-ils, encore le droit de s’exprimer et d’exprimer leurs désaccords? Sous peine d’être renvoyés en justice.
Mais Madame la Présidente, forte de son élection, se voit en reine, intouchable à tous les sens du terme. Peut-être que demain, elle sera capable de guérir les écrouelles.
« Réinventer notre façon de faire vivre la démocratie » sic !
En attendant cette prouesse médicale, dans un édito signé de son auguste main, daté du 19 avril 2025, de la République en Commun, un « espace de travail et de rassemblement pour penser et mettre en œuvre un projet collectif, alternatif et positif », créé en février 2025 et assorti du lancement de www.caroledelga.fr, sa majesté ( !) entendait « faire vivre la démocratie » et même « réinventer notre façon de faire vivre la démocratie » et « pas uniquement dans les discours mais dans les actes » et « pas seulement dans les urnes mais dans l’écoute, dans l’attention portée au quotidien et dans l’implication directe des citoyennes et citoyens dans la construction de l’action publique ». Ouf ! Et elle se dit, dans ce même édito, fière, mais oui, des projets qu’elle a lancés depuis 2016, des projets lancés « ensemble » comme le train à 1 euro (mais pas tous les jours et pas tout le temps, juste le premier week-end de chaque mois et pendant les vacances d’été), la gratuité d’usage des transports en commun pour les moins de 26 ans (ndlr : des jeunes de 20 ans, lotois d’origine, n’en ont pas vu la couleur), la réouverture de lignes de chemin de fer (quid de la ligne Capdenac-Cahors transformée en voie verte touristique ??) ou encore le recrutement de 100 médecins salariés et 200 à l’horizon 2028 (dans le Lot, qui a vu l’un de ces médecins ?). Mais attention, Madame la Présidente ajoute : « cela n’a de sens que si chacun se sent concerné, écouté, acteur de l’avenir de notre territoire et de la France. C’est cela réinventer la démocratie redonner du pouvoir d’agir, de la proximité, de la confiance ».
Aux grands mots, le grand vide et surtout le risque pour tout citoyen qui aurait l’audace ou l’outrecuidance de prendre la présidente de la Région Occitanie à ses propres mots, en voulant leur redonner tout leur sens, de subir les foudres de la justice.